Fingunt simul creduntque. Tacite, Annales, v. 10
En 2004, Ralph Keyes publie son essai, The post-truth era, Dishonesty and Deception in Contemporary Life, popularisant le terme post-truth, élu mot de l’année 2016 par le Dictionnaire d’Oxford, qui le définit comme l’ensemble des « circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et à l’opinion personnelles ». Ainsi, l’ère de la post truth va bien au-delà du simple mensonge ; comme le montre Myriam Revault d’Allonnes dans La Faiblesse du vrai (2018), le mensonge se situe en rapport au vrai, qu’il nie délibérément. La post-vérité, elle, se définit par l’indifférence à la vérité, qui devient secondaire ; elle n’est plus un critère pertinent pour juger d’un propos – « les faits objectifs ont moins d’importance que leur appréhension subjective » (Revault d’Allones, 2018, p.11). On peut à juste titre s’alarmer des conséquences que cette tyrannie de l’opinion a sur notre monde commun. Pouvons-nous tout dire, sans jamais trouver de base commune pour déterminer le vrai ? Sommes-nous donc entrés dans une ère de la fiction ?
Nous sommes étonnés de voir à quel point l’actualité est venue rejoindre et même dépasser les réflexions de ce colloque, car à peine quelques mois plus tard, la pandémie de la Covid est survenue et nous assistons aujourd’hui à la lutte sur le plan mondial entre récit médicaux et récits « complotistes », entre mises en scène télévisées régulières de discours politiques et réactions sur la blogosphère. Jamais les media n’auront été autant vecteurs de la politique fiction, voire de la fiction politique, montant en épingle tel discours et masquant tel autre selon les logiques internes à chaque communauté et à chaque État, employant comme une arme les termes de « fake-news », de « fact-checking » et de « ré-information ». Nous assistons (ou prenons part) à la forge (cf. forgery, mensonge en anglais) d’une multitude de fictions politiques.
Cependant, l’actualité du propos ne saurait faire oublier les liens étroits qui ont toujours existé entre arts conjoints de raconter et de gouverner, participant tout deux d’une même liberté de modifier le réel : « la négation délibérée de la réalité – la capacité de mentir – et la possibilité de modifier les faits – celle d’agir – sont intimement liées ; elles procèdent l’une et l’autre de l’imagination », souligne Hannah Arendt dans son ouvrage Du Mensonge à la violence (1972, p. 9). La politique, en effet, transforme le monde par l’action, tandis que la fiction, du latin fingere, soit modeler, façonner, ou créer, agit par l’imagination et se comprend comme le processus par lequel l’esprit transforme ce qui est donné en artefact. Tout l’objectif de notre réflexion a donc été de questionner l’imbrication entre fiction et politique, les deux termes, fils rouges de notre colloque et qui lui donnent son titre. Qu’est-ce qu’une fiction politique ou, pour reprendre le glissement opéré par Marlène Coulomb-Gully et Jean-Pierre Esquenazi (2012), quand une fiction est-elle politique ? Cette problématique requiert de jouer sur l’ambivalence de « politique », adjectif qui peut se substantiver de deux manières. D’une part, il y a la politique, qui concerne, en un sens restrictif et parfois péjoratif, l’art de gouverner, c’est-à-dire les réflexions, les discours et les actions des hommes ou des femmes d’État. Le politique, d’autre part, est à la fois plus vaste et plus ambigu : il concerne au sens large la manière de penser le vivre ensemble, l’espace commun qui est entre nous, qui nous unit et nous divise en des mouvements contradictoires – ce que Kant appelle dans son Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique « l’insociable sociabilité des hommes ».
Notre réflexion s’est donc articulée dans un premier temps autour de l’instrumentalisation, directe ou indirecte, de la fiction par les instances politiques dans l’exercice du pouvoir. Le pouvoir politique a en effet toujours eu partie liée à la fiction. Il se constitue en mythe, se réécrit lui-même ; il constitue ce que Patrick Boucheron, dans son enseignement au Collège de France (2017), nomme une « fiction politique », soit « la forme narrative de la théorie politique », qui dédouble sur le plan symbolique l’agir politique.
En effet, d’un point de vue constitutif, le pouvoir politique n’existe pas en lui-même ; il n’est qu’une relation, un va-et-vient constant entre gouvernants et gouvernés La puissance politique n’existe qu’à condition d’être reconnue ; elle cherche à subjuguer et dominer par la manifestation spectaculaire de sa puissance, et se matérialise par des re-présentations (discours, lieux, objets, symboles, transmis et commentés par la presse et les autres media), En effet, « la question de la représentation est liée de façon essentielle à tout pouvoir, constituant à la fois un enjeu politique et un extraordinaire moyen publicitaire » (Castellani et McIntosh-Varjabédian, 2014). Ainsi, le storytelling, anglicisme qui désigne la mise en scène permanente à laquelle se soumettent nos dirigeants, a pour ancêtre l’idée baroque, conçue au Grand Siècle, de la théâtralité du pouvoir. C’est cette nécessaire visibilité du pouvoir qui le conduit, à travers les siècles et de façon différente selon le type de régime, monarchique ou démocratique, y compris totalitaire, à investir le champ de nos représentations symboliques.
Le XVIIe siècle, siècle de l’absolutisme royal, est la période par excellence pour voir en train de s’ajuster cette mise en scène de la figure du souverain. Le pouvoir apparaît ici par sa capacité d’être mis en récit, dans l’exercice d’une puissance fictionnelle qui transcende l’homme d’État et le transfigure en un personnage de fiction de son vivant même, voire en mythe : le Roi-Soleil en est l’exemple le plus éclatant. Mais cette théâtralité de la figure du souverain remonte à l’Antiquité : nous pensons à Alexandre, le conquérant de légende, ou à Auguste, inaugurant la divinisation des empereurs après leur mort, voire de leur vivant (Néron). La personnalisation du régime dissimule le fait que le roi, plus qu’un être de chair, est avant tout une figure, le produit d’une fiction. Comment construire l’image du roi ? Quel rôle joue l’historiographie ? Et qu’en est-il de la figure du dirigeant en démocratie ? Pour répondre à ces questions, les articles de Colette-Marie HUOT et de Lucien WAGNER se sont intéressés à la mise en fiction de la figure du souverain dans ces deux époques matricielles, respectivement la figure du philosophe-roi à travers l’Antiquité gréco-romaine et celle du monarque comme héros chrétien dans les épopées de la décennie 1650.
Mais de nouveaux enjeux apparaissent avec l’émergence de nouveaux systèmes politiques, tels que la démocratie, dont « le propre [est] de faire en sorte que le pouvoir soit partout et nulle part, qu’on ne puisse mettre la main dessus, qu’il n’appartienne à personne » (Birnhaum (dir.), 2016, p. 10). Comment incarner un régime abstrait ? Ainsi, la démocratie, régime où s’institutionnalise le débat contradictoire, voit fleurir les stratégies discursives convoquant non seulement le logos mais parfois autant sinon plus le pathos se multiplient. La parole politique oscille sans cesse entre deux modes opératoires : convaincre, par un discours rationnel ou prétendu tel, et persuader, en jouant sur l’émotion, fût-ce au prix d’entorses à la vérité/réalité : on glisse alors rapidement dans les problématiques du totalitarisme. La palette de déréalisation du politique est en effet large, du simple euphémisme jusqu’au recours sans ambiguïté à des créations littéraires ou artistiques pour glorifier un régime. La fiction est alors un outil au service du pouvoir, qui assoit sa légitimité quand il se met en scène comme possesseur du savoir, de la vérité, comme l’a montré Michel Foucault à travers toute son œuvre. L’article de Bryan MULLER offre l’occasion de s’interroger sur la manipulation du récit politique et le renouveau des techniques narratives qui y sont employées. Nous verrons comment le militantisme politique peut se muer en reconstruction idéologique à travers l’exemple des « gaullistes d’ordre » qui, suite à Mai 68, justifient les désordres et la nécessité d’une politique répressive par la crainte d’une « subversion marxiste ».
Cette manipulation du réel par le discours politique suscite la méfiance envers les institutions et sources traditionnelles d’autorité qui marque nos démocraties contemporaines, ce que sanctionne l’inflation des théories du complot : « on nous ment » ; « on nous cache la vérité » ; « on nous manipule » … Nous assistons à l’heure actuelle, par l’action politique à l’ère post-moderne, à la mise en cause de la sémantique (comment dégager le sens réel de tous ces messages qui nous entourent sans être pris au piège de manipulation ?), de l’éthique (comment trouver les repères moraux dans ce cadre où les bobards et les fake-news s’enracinent au quotidien ?) et de l’ontologie (l’incertitude devant ce qui est, qui suit naturellement l’incertitude initiale du questionnement de ce qui est vrai). Cela rejoint l’acception la plus péjorative du terme « fiction », celle qui la relie au mensonge. Si on consulte le Trésor de la Langue Française, le premier sens convoqué est d’ailleurs celui d’antonyme de vérité : « mensonge, dissimulation faite volontairement en vue de tromper autrui ». Mais cette proximité de la fiction avec le mensonge signifie-t-il qu’il faut la congédier en tant que prisme déformant de notre perception du réel, comme Platon chassant Homère dans sa République ?
Le second axe de notre réflexion tâche donc de montrer en quoi la fiction n’est pas uniquement un outil au service du pouvoir, mais également un moyen de comprendre, remettre en cause et critiquer le réel ainsi que les autres fictions. Aristote déjà distinguait la fiction de l’événement ordinaire, non selon un principe de vérité, mais par un surcroît de rationalité ; là où l’expérience vécue nous semble arbitraire, la fiction obéit à une logique énonciative où tout est porteur de sens. La fiction impose l’ordre à ce qui en est dépourvu, installe une médiation entre nous et le réel, qui nous permet de le mettre à distance. Ainsi, la fiction, notamment littéraire, est un remarquable laboratoire où s’essaient toutes les combinaisons possibles. Comme l’a écrit Philippe Sollers (1998), un « roman pourrait être plus vrai, sur la situation réelle d’un pays, que toutes les analyses, discussions, protestations, manifestations, pétitions et proclamations ? ». En tant qu’expérience de pensée, elle devient productrice de vérité.
Citons tout d’abord la « politique fiction », genre littéraire ou cinématographique par lequel on met en scène une intrigue politique fictive dans un décor réel. Elle peut être simplement le fait d’auteurs issus de la société civile, qui cherchent à comprendre les coulisses du pouvoir contemporain et, par-là, à satisfaire la curiosité du public pour les mystères de l’État. On peut songer à des séries comme House of Cards, Borgen, Maison Blanche, ou, dans un univers délibérément fictif, Game of Thrones, ou plus près de nous, la bande dessinée Quai d’Orsay. La fiction peut même s’avérer prophétique, en avance sur le réel. Il suffit de penser à l’écho d’œuvres de science-fiction politiques comme 1984 ou Le meilleur des mondes, que journalistes et intellectuels ne cessent d’acclamer comme prophéties de notre XXI° siècle. La littérature dite post-apocalyptique (ou le cinéma, avec Mad Max) prend ainsi de front le problème de la fin du monde ; dans La Route, McCarthy montre un père et son fils errer dans une terre ravagée par l’hiver nucléaire. La fiction politique, quant à elle, étudie par anticipation les différentes hypothèses politiques ; ainsi de Houellebcq, dans Soumission, qui imagine la prise de pouvoir en France, en 2022, par un chef d’État musulman.
Ce type de fiction politique peut être du fait des acteurs politiques eux-mêmes, qui se sentent autorisés, par le prisme fictionnel, à formuler des analyses que la réserve de leur mandat officiel interdit. En ce sens, même l’autobiographie politique, pourtant un genre non-fictif, participe d’une évidente fictionalisation de soi, de l’Anabase de Xénophon à Devenir de Michelle Obama, en passant par les Mémoires de guerre de Charles de Gaulle.La porosité est telle entre réel et fiction que certains acteurs de la vie politique se sont vus propulsés au rang de personnages de fiction. On peut penser au cardinal de Richelieu, qui, de son vivant même, et pour la postérité, est cet « homme rouge », dont la pourpre couvrirait le sang versé de ses ennemis. Mais la fiction, non contente de satisfaire une curiosité pour les rouages de l’État, peut chercher à jouer un rôle actif sur la conscience politique de son lectorat. C’est le cas de la fiction engagée, qui tente d’emporter notre adhésion ; ici, nous pouvons convoquer le roman dit à thèse, qui tente de susciter l’adhésion du lecteur en contrôlant son point de vue, mais aussi à des romans qui font passer un message politique plus subtilement (pour ne citer que les plus grands, les Misérables de Victor Hugo, Germinal de Zola ou À l’Ouest, rien de nouveau de Erich Maria Remarque) ; ou bien encore, pour prendre un registre pictural, Guernica et la dénonciation par Picasso des horreurs de la guerre civile d’Espagne.
Face aux manipulations du discours politique, la fiction peut donc devenir le lieu d’une remise en cause et d’une recherche de la vérité. C’est pourquoi certains contributeurs ont envisagé la fiction politique dans le monde contemporain sous l’angle de la lutte et de la subversion. Subversion linguistique, tout d’abord, avec Alexia JINGAND qui analyse le roman 2084 de Boualem Sansal. La fiction politique, qui a lieu dans un Abistan fictif ou règne le totalitarisme politico-religieux, repose en effet sur une fiction linguistique – le contrôle de la langue, dans la mouvance de la novlangue orwellienne, est associé au contrôle des populations. Mais la subversion peut aussi être éthique ; nous examinerons avec Stéphane LEDIEN le cadre du roman polar post-moderne, et plus précisément son trait distinctif – le déplacement des repères moraux et l’ultra scepticisme vis-à-vis de l’ordre établi. Mais quelle valeur la remise en cause du réel par la fiction revêt-elle dans notre société ? Peut-on tout dire sous couvert de fiction ? À travers l’exemple du Procès de Jean-Marie Le Pen (1998), roman de Mathieu Lindon condamné en justice à cause de poursuites de Jean-Marie Le Pen, s’estimant diffamé, Anne-Marie DUQUETTE pose la question complexe du rapport entre la littérature et droit, les limites à la liberté d’expression et à la liberté créatrice.
En dernière analyse, les zones de chevauchement entre politique et fiction sont si vastes que nous sommes tentés de reformuler notre question de départ, qui ne serait plus « quand la fiction peut-elle être politique ? », mais plutôt « la fiction peut-elle être autre chose que politique ? » Par son existence propre, elle permet de porter sur le monde un regard de biais, de réinventer le langage, les espaces, les relations entre les êtres. En se déployant, elle heurte parfois des questions dont on découvre alors, parfois avec étonnement, qu’elles sont éminemment politiques (et politisées). Le langage est-il un instrument de pouvoir jusque dans des termes à priori apolitiques, aussi banals que « femme », « amour » ou « hallucination » ? Que disent les villes imaginaires de nos organisations politiques ? Aurore TURBIAU interroge l’espace de pouvoir que constituent les normes sociales, en particulier le genre, et leur remise en question par la subversion des codes littéraires jusque dans un genre qui peut être considéré comme un emblème de l’ordre établi : le dictionnaire. Puis, l’article d’Evangelie TSAKIROPOULOU interroge la façon dont le roman tend un miroir à nos sociétés modernes et urbaines à travers l’œuvre de Stratis Tsirkas.
Le colloque dont nous présentons les actes s’est tenu à Nancy, dans les locaux de l’Université de Lorraine, les 10 et 11 octobre 2019. L’évènement a été rendu possible par le laboratoire LIS (Littératures, Imaginaire, Sociétés – Université de Lorraine) et s’inscrit plus précisément dans l’axe de recherche PROPIS (POLITIQUE, PRESSE, IDÉES, SOCIÉTÉS). Ce fut un moment riche en échanges entre chercheurs de différentes disciplines. Monsieur le Professeur Yves LABERGE (Université d’Ottawa) a donné une conférence, intitulée « De la désinformation aux Fake News : qu’est-ce qui a changé ? ». Le colloque s’est achevé sur une table-ronde, véritable temps fort de la rencontre qui permit un bel échange entre la salle et les intervenants. À cette occasion, nous avons eu le plaisir de recevoir Monsieur Dominique BOURG, philosophe, professeur à l’Université de Lausanne, engagé auprès d’Urgence écologie, Madame Estelle FAYE, auteure et scénariste, Monsieur Christophe BOURIAU, philosophe, professeur de philosophie à l’Université de Lorraine et Monsieur Paul AUBRIAT, journaliste à l’AFP. Enfin, nous aimerions remercier Madame Isabelle VILLERMAIN-LÉCOLIER, ingénieur d’études du laboratoire LIS, aujourd’hui retraitée, pour son immense travail de logistique qui a rendu possible le colloque.
La présente édition numérique doit son existence au travail de Monsieur Florent COSTE, Maître de conférences en langue et littérature médiévales, créateur et animateur du Carnet Hypothèses du LIS où nous publions aujourd’hui.
Bibliographie
ARENDT Hannah, 1972, Du Mensonge à la violence, Paris, Calmann-Lévy.
BIRNHAUM Jean (dir.), 2016, Où est le pouvoir ?, Paris, Gallimard.
BOUCHERON Patrick, 2017, « Fictions politiques », cours au Collège de France [en ligne] consulté le 2 septembre 2019, URL : https://www.college-defrance.fr/site/patrick-boucheron/course-2016-2017.htm
BOURDIEU Pierre, 1994, Raisons, Sur la théorie de l’action, Paris, Seuil.
CASTELLANI Marie-Madeleine et MCINTOSH-VARJABEDIAN Fiona (dir.), 2014, Représenter le pouvoir, Images du pouvoir dans la littérature et les arts, Bruxelles, P.I.E Peter Lang.
COULOMB-GULLY Marlène et ESQUENAZI Jean-Pierre, 2013, « Fictions politiques », Questions de communication, n°24, p. 294-295.
KEYES Ralph, 2004, The Post-Truth Era: Dishonesty and Deception in Contemporary Life, Londres, St. Martin’s Press.
LE BART Christian, 1998, Le discours politique, Paris, Presses Universitaires de France.
MONOD Jean-Claude, 2017, « Vérité de fait et opinion politique », Esprit, octobre, p. 143-153.
REVAULT D’ALLONNES Myriam, 2016, Le miroir et la scène, ce que peut la représentation politique, Paris, Seuil.
— 2018, La Faiblesse du vrai, ce que la post-vérité fait à notre monde commun, Paris, Seuil.
SOLLERS Philippe, 1998, « La littérature contre Jean-Marie Le Pen », Le Monde des livres, 27 août.
VALERY Paul, 1998, Regards sur le monde actuel et autres essais, Paris, Gallimard.
VAN REETH Adèle, 2019, « Sommes-nous prêts pour la fin du monde ? » Les Chemins de la philosophie, France-Culture, émission de radio, 18 janvier, URL : https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/sommes-nous-pretspour-la-fin-du-monde
