Fiction politique, 10-11 octobre 2019, organisé par Paola Tomarchio
En 2004, Ralph Keyes publie son essai, The Post-truth era, Dishonesty and Deception in Contemporary Life, qui popularise le terme post-truth. En 2016, ce terme est élu mot de l’année par le dictionnaire d’Oxford qui le définit comme l’ensemble des « circonstances dans lesq
uelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et à l’opinion personnelles. ».
Néanmoins, la post-vérité n’est peut-être pas un phénomène si nouveau, car il peut être compris dans la perspective des liens étroits et anciens qui existent entre l’art de raconter et celui de gouverner. Le colloque International et Interdisciplinaire Jeunes Chercheurs du LIS s’est intéressé ainsi à ce que Patrick Boucheron, dans son enseignement au Collège de France, nomme une « fiction politique », soit « la forme narrative de la théorie politique », qui dédouble sur le plan symbolique l’agir politique.
Comment évaluer l’impact des artifices de la re-présentation du pouvoir (discours, lieux, objets, symboles, transmis et commentés par la presse et les autres media) sur nous ? Quels écarts y a-t-il entre le discours politique et la réalité que nous vivons ? Sommes-nous les dupes plus ou moins consentantes de la fiction politique ?
